«En quelques phrases, dans une suite de trames finement tissées où rien n'est laissé au hasard, où chaque détail fait écho et trouve sa juste place, comme dans un poème, Sylvie Massicotte montre qu'elle excelle dans la création d'atmosphères. Ses textes sont denses et construits de manière rigoureuse. Le cadrage des scènes est serré: l'auteure ne montre que ce qu'elle considère être l'essentiel, se fiant à l'intelligence du lecteur pour imaginer le reste, à partir d'indices habilement semés. (...) Il s'agit de moments caractérisés par la rencontre avec l'autre, mais également par la rencontre avec soi puisque l'auteure sait à merveille saisir puis représenter le point de jonction entre le monde extérieur et les profondeurs de la vie intérieure. Ainsi, les nouvelles sont autant de fenêtres où l'identité des personnages se révèle dans sa double appartenance au monde du dehors et à celui des souvenirs et des regrets, des velléités et des illusions brisées. L'auteure invite le lecteur à contempler l'âme humaine dans ses replis les plus sombres mais aussi les plus lumineux, à l'instant où se dévoile sa vulnérabilité. Après avoir lu ce recueil, pour paraphraser Baudelaire, on peut se coucher, «fier d'avoir vécu et souffert dans d'autres que soi-même».

Commentaires du jury, lus par M. Philippe Mottet du Centre Aude d'études sur la nouvelle (CAEN) au moment de la remise du prix. le 9 avril 2015.